Contexte
Le Chidamide (CS055/Tucidinostat/Epidaza®) est un inhibiteur de l’HDAC sélectif de sous-type par voie orale. Une étude clinique exploratoire a démontré l’activité antitumorale encourageante du chidamide en association avec l’exémestane chez des patientes atteintes d’un cancer du sein avancé positif aux récepteurs hormonaux (HR) (ABC).
Méthodes
Cette étude randomisée, en double aveugle, contrôlée contre placebo, a porté sur des patients ménopausés présentant un ABC HR positif et HER2 négatif, sans inhibiteur du tamoxifène et/ou de l’aromatase non stéroïdienne. Les patients éligibles ont été assignés au hasard (2: 1) à deux bras (chidamide 30 mg deux fois par semaine plus exémestane 25 mg par jour ou placebo plus exémestane). Le critère d’évaluation principal était la survie sans progression (SSP), évaluée par l’investigateur. Les paramètres secondaires étaient la survie globale (OS), le taux de réponse objective (ORR), le taux d’avantages cliniques (CBR) et l’innocuité.
Résultats
365 patients ont été recrutés dans 22 centres en Chine, dont 244 dans le groupe chidamide et 121 dans le groupe placebo. La SSP médiane était de 7,4 mois (intervalle de confiance à 95%, 5,5 à 9,2) avec le chidamide–exémestane et de 3,8 mois (IC à 95%, 3,7 à 5,5) avec le placebo–exémestane (rapport de risque pour la progression de la maladie ou le décès, 0,755; IC à 95%, 0,582 à 0,978; P = 0,0336). ORR était de 18,4% et 9,1% (P = 0,026), et CBR était de 46,7% et 35,5% (P = 0,034) dans le groupe chidamide et le groupe placebo, respectivement. Les résultats globaux de survie n’étaient pas matures au moment de l’analyse. Les effets indésirables (EI) de grade 3 ou 4 les plus fréquents dans le groupe chidamide étaient la neutropénie (50,8 % vs 2,5 % dans le groupe placebo), la thrombocytopénie (27,5 % vs 2,5 %) et la leucopénie (18,8 % vs 2,5 %). Des événements indésirables graves sont survenus chez 51 (20,9%) patients du groupe chidamide et 7 (5,8 %) patients du groupe placebo. Aucun décès lié au traitement n’a été signalé.
Conclusions
Il s’agit du premier inhibiteur de HDAC par voie orale associé à l’exémestane dans une étude clinique pivotale démontrant un bénéfice de la SSP et un effet indésirable gérable chez des patients atteints d’ABC HR positifs après un traitement endocrinien préalable.