Cependant, au cours des années suivantes, il a été démontré que l’apparition de bruits de cliquetis systoliques forts au-dessus du précordium pouvait également être présente chez les patients présentant un petit pneumothorax spontané du côté gauche.5-9 On a supposé que le pneumothorax avait provoqué l’accumulation d’une petite quantité d’air dans l’espace pleural de la fissure majeure inférieure, qui s’est déplacée avec la contraction cardiaque. Il en résulte que le bruit est présent en position couchée. En position assise, l’air se déplace crâniquement au-dessus du cœur, ce qui signifie qu’il n’est pas influencé par les contractions cardiaques et que le bruit disparaît.5-8 Le signe de Hamman est absent dans le pneumothorax du côté droit, probablement en raison de la plus petite surface de contact entre la plèvre pulmonaire et la plèvre médiastinale recouvrant le cœur par rapport au côté gauche. En outre, les contractions du côté droit du cœur sont beaucoup plus faibles et génèrent moins de pression par rapport à l’oreillette gauche et au ventricule.8,11Seule une petite quantité d’air, environ 25 mL, suffit pour produire le son typique. Dans les pneumothorax plus grands, avec plus de 125 mL d’air intrapleural, ces sons sont absents, car les contractions du cœur ne peuvent pas créer une pression suffisante pour provoquer le déplacement de l’air accumulé dans l’espace pleural.L’analyse du son 5,8-9 dans le pneumothorax du côté gauche par Roelandt et al7 a montré de multiples murmures qui peuvent être présents à la fois dans la systole et la diastole. Contrairement aux bruits pulmoniques, le signe du Hamman persiste lorsque le patient retient sa respiration et disparaît en position assise ou debout.3,6-10 De plus, il ne doit pas être confondu avec les sons cardiaques supplémentaires, qui se présentent comme un « rythme de galop », avec une forte ressemblance de qualité avec le premier son cardiaque normal (S1). De plus, les bruits cardiaques supplémentaires sont rares chez les patients en bonne santé et n’apparaissent pas soudainement ou temporairement.5,8
Le signe de Hamman est une découverte d’examen physique rare, identifiée seulement chez moins de 1% de tous les patients atteints de pneumothorax.9 Cependant, sa présence est si spécifique qu’elle constitue une preuve solide d’un pneumothorax ou d’un pneumomédiastin sous-jacent, même si l’imagerie radiographique est normale.10 Comme indiqué précédemment, le signe de Hamman étant le plus souvent associé à un pneumothorax constitué de moins de 125 mL d’air, ceux-ci peuvent généralement être traités de manière conservatrice, sans qu’il soit nécessaire de placer un tube thoracique ou une aspiration. Cependant, lorsqu’un patient présente un essoufflement important, le médecin urgentiste devrait envisager de commander une imagerie supplémentaire, sous la forme d’une échographie ou d’une tomodensitométrie pour identifier la cause sous-jacente du signe Hamman et placer un tube thoracique lorsque cela est cliniquement indiqué.
Conclusion
Le signe de Hamman est une découverte clinique rare dans le pneumothorax ou le pneumomédiastin du côté gauche, dans lequel un bruit de tic-tac ou de crépitement est entendu sur le thorax. Ceci est principalement synchrone avec le rythme cardiaque et non lié à la respiration. Elle est causée par une petite quantité d’air accumulé dans l’espace pleural, qui est déplacée par des contractions cardiaques au cours du cycle cardiaque. Bien que généralement petits, les pneumothoraces ont un bon pronostic. La reconnaissance du signe du Hamman est importante et les médecins doivent se rendre compte que même une radiographie pulmonaire normale n’exclut pas le diagnostic.