Contexte: Les taux de survie de la plupart des cancers majeurs chez l’adulte sont plus élevés aux États-Unis que les taux de survie en Europe. L’objectif de cette étude était de déterminer si des différences transatlantiques de survie sont également présentes dans les cancers infantiles.
Méthodes: Les auteurs ont analysé 16 148 patients européens et 3476 patients aux États-Unis qui ont reçu un diagnostic de maladie maligne à l’âge de < 15 ans entre 1985 et 1989. Les patients ont été obtenus auprès de 34 registres du cancer EUROCARE dans 17 pays et de 9 registres SEER aux États-Unis. Les auteurs ont examiné les 14 principales catégories diagnostiques de la Classification internationale des cancers de l’enfant. Pour augmenter le pouvoir des comparaisons, ils ont également examiné tous les cancers infantiles ensemble. La survie observée a été calculée par des méthodes actuarielles.
Résultats: Pour tous les cancers combinés, l’Europe du Nord avait le taux de survie à 5 ans le plus élevé à 75% (intervalle de confiance à 95%, 72-78%), et l’Europe de l’Est avait le taux de survie le plus faible à 55% (IC à 95%, 52-58 %). Le taux de survie aux États-Unis était à peu près comparable aux taux de survie en Italie et dans d’autres pays d’Europe occidentale, à 70%. L’Europe du Nord avait également le taux de survie le plus élevé chez les patients atteints de leucémies lymphoïdes (83%; IC à 95%, 78-88%); tandis que l’Allemagne, l’Italie et les autres pays d’Europe occidentale avaient des taux de survie similaires au taux de survie moyen des patients aux États-Unis (77%; IC À 95%, 74-80%). Le taux de survie était inférieur de 7 à 9% en Europe par rapport au taux de survie aux États-Unis chez les patients atteints de neuroblastome et de tumeurs de Wilms et supérieur de 8% chez les patients atteints de rétinoblastome (tous significatifs). De petites différences non significatives ont été trouvées chez les patients atteints d’ostéosarcome, d’épendymome et de médulloblastome (avec un taux de survie plus élevé aux États-Unis) et chez les patients atteints de leucémie aiguë non lymphocytaire (avec un taux de survie plus élevé en Europe). Des taux de survie très similaires parmi les deux populations ont été trouvés pour les autres cancers.
Conclusions: Contrairement à la survie des adultes atteints de cancer, la survie des enfants atteints de cancer en Europe (sauf en Europe de l’Est) est très similaire à celle des États-Unis. Les cancers de l’enfant sont généralement plus sensibles au traitement que les cancers de l’adulte, mais ces résultats peuvent également refléter une large accessibilité de ces traitements pour la plupart des patients. Ces résultats sont pertinents pour l’interprétation des différences de survie au cancer chez l’adulte.