Nouveaux médicaments contre la douleur chronique: La recherche se poursuit pour quelque chose de mieux que les opioïdes

Par Barbara Greenwood Dufour

Lorsqu’ils cherchent un traitement pour la douleur chronique, de nombreux Canadiens se verront prescrire un médicament opioïde. Cependant, la crise actuelle des opioïdes au Canada a attiré l’attention sur les risques importants associés à ces médicaments. De plus, bien qu’ils soient un traitement aussi courant pour la douleur chronique, les opioïdes n’ont pas tendance à être très efficaces à long terme. Cela a conduit à un intérêt accru pour les alternatives aux opioïdes pour gérer la douleur chronique qui sont non seulement plus sûres, mais aussi plus efficaces.

Un certain nombre de médicaments non opioïdes ont été proposés comme alternatives à la douleur chronique, tels que l’acétaminophène, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les antidépresseurs tricycliques, les antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-noradrénaline et les anticonvulsivants. Mais aucun de ces médicaments ne semble avoir réduit le besoin d’opioïdes pour gérer la douleur, et ils s’accompagnent également de leur propre risque d’événements indésirables. Cependant, certains médicaments non opioïdes émergents sont en cours de développement. Pourraient-ils offrir des options de traitement plus sûres et plus efficaces pour la douleur chronique?

L’ACMTS – un organisme indépendant qui trouve, évalue et résume la recherche sur les médicaments et les instruments médicaux — a récemment effectué une analyse de l’environnement pour identifier et examiner les données probantes disponibles sur les médicaments non opioïdes pour la douleur chronique non cancéreuse qui sera probablement sur le marché canadien dans un proche avenir. L’ACMTS a identifié plusieurs de ces médicaments qui ont été approuvés par un organisme de réglementation d’un autre pays ou qui sont en développement clinique, dont trois qui pourraient devenir disponibles au Canada dans un avenir rapproché et qui pourraient jouer un rôle dans la résolution de la crise des opioïdes. Il s’agit du ziconotide pour les douleurs chroniques sévères réfractaires au traitement, du tanézumab pour les douleurs chroniques causées par l’arthrose ou la lombalgie chronique, et du patch à 8% de capsaïcine pour les douleurs neuropathiques associées à la névralgie post-herpétique.

Le ziconotide est un analgésique approuvé par la FDA américaine en 2004 pour la prise en charge de la douleur chronique sévère chez les patients intolérants ou ne répondant pas à d’autres traitements. Il est injecté dans la moelle épinière pour bloquer la transmission des signaux de douleur. Les preuves produites jusqu’à présent montrent que le ziconotide pourrait être efficace pour ces patients. Il a cependant également été associé à certains événements indésirables, notamment une démarche anormale, des étourdissements, des mouvements oculaires involontaires rapides, une confusion, une rétention urinaire, des nausées et des vomissements.

Le tanézumab, un traitement de la douleur liée à l’arthrose ou de la lombalgie chronique, ciblerait et arrêterait l’activité du facteur de croissance nerveuse pour réduire les signaux de douleur. Le médicament a déjà été étudié sous forme de perfusion intraveineuse, mais il est maintenant étudié sous forme d’injection sous-cutanée. Le tanézumab n’a pas encore été approuvé par la FDA — en 2010, la FDA a suspendu les essais cliniques du médicament lorsque certains participants ont développé une arthrose et une ostéonécrose rapidement progressives qui ont nécessité des remplacements articulaires. Cependant, la suspension a depuis été levée et le tanezumab a maintenant obtenu la désignation de voie rapide pour un examen accéléré. Les résultats des études menées jusqu’à présent suggèrent que le tanézumab peut être efficace pour réduire la douleur liée aux deux indications, les principaux effets indésirables étant des sensations périphériques anormales (par exemple, engourdissement et picotements), en particulier à des doses plus élevées, et, dans la seule étude chez des patients souffrant de lombalgie chronique douleurs articulaires, douleurs aux extrémités et maux de tête. Il semble également qu’il en résulte un petit nombre de patients nécessitant des remplacements articulaires dans les études liées à l’arthrose.

Une innovation dans le traitement du cancer: Avons-nous besoin d’une thérapie par faisceau de protons ici?

Un traitement topique — le patch à 8% de capsaïcine – a été approuvé par la FDA en 2009 pour la prise en charge de la douleur neuropathique associée à la névralgie post-herpétique, une complication du zona. Le patch contient une forte concentration de capsaïcine synthétique (la substance qui se trouve naturellement dans les piments et leur donne leur chaleur) et est appliqué sur la peau pendant une heure. Les preuves produites jusqu’à présent sur le patch à 8% de capsaïcine montrent qu’il pourrait être efficace pour la gestion de la douleur chez ces patients. Les effets indésirables les plus courants associés à ce patch sont des rougeurs et des douleurs dans la zone où le patch est appliqué.

Plusieurs autres médicaments non opioïdes sont en cours de développement clinique pour la prise en charge de la douleur chronique non cancéreuse et pourraient devenir disponibles à l’avenir. La majorité d’entre eux concernent la douleur neuropathique, la douleur liée à l’arthrose et la prévention de la migraine chronique. Jusqu’à ce que des études supplémentaires de l’un des traitements émergents soient menées pour évaluer plus avant leur innocuité et leur efficacité, nous ne pouvons pas dire dans quelle mesure ils sont susceptibles de remplacer ou de réduire l’utilisation d’opioïdes. Cependant, rester au courant de ce qui se prépare peut donner aux décideurs des connaissances avancées pour les aider à être mieux préparés, si ces médicaments arrivaient éventuellement sur le marché canadien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.