Les implants interstitiels PERMANENTS avec des graines de radon-222 et d’or-198 ont une valeur particulière dans le traitement du cancer car ils sont plus faciles à réaliser, causent moins d’inconfort au patient et sont plus sûrs que les implants amovibles.
Dans les applications amovibles, les techniques de postcharge réduisent considérablement le risque de rayonnement (1), voire l’éliminent complètement (2), mais dans les implants permanents, elles ne sont que d’une aide limitée. La seule solution au problème de l’exposition aux rayonnements dans les implants permanents semble être l’utilisation d’émetteurs gamma à faible énergie. Leur valeur dans la réduction du risque de rayonnement a été soulignée pour la première fois par Harper et ses associés en 1958 (3), qui ont suggéré des solutions de radio-isotopes, en particulier le césium 131 et le palladium 103, soit pour injection dans des applicateurs, soit pour injection directe dans des tumeurs. D’autre part, nous pensons que ces radio-isotopes à faible énergie peuvent être rendus plus efficaces en les encapsulant sous forme de graines similaires aux graines de radon222 et d’or-198 couramment utilisées. Dans notre expérience avec de nombreuses techniques différentes, seules les sources discrètes encapsulées fournissent la précision de distribution et le niveau de dose essentiels pour des résultats optimaux et reproductibles dans le traitement du cancer.
Au cours des dernières années, nous avons fait de nombreux efforts pour obtenir des semences à faible énergie à partir de radio-isotopes artificiels appropriés (4). Après de nombreuses expérimentations, les graines de césium 131 et d’iodure 125 sont maintenant produites à une échelle limitée par la Hazleton Nuclear Science Corporation et sont mises à disposition pour des études préliminaires au Memorial Sloan-Kettering Cancer Center depuis juillet 1964.
Le césium 131 a une demi-vie de 9,7 jours et n’émet que des rayons X caractéristiques de 29,4 kev sans rayonnement bêta. Il peut être produit avec un bon rendement par irradiation neutronique du baryum, suivie d’une séparation chimique ultérieure du parent baryum-131 de 11,6 jours.
Les graines de césium 131 actuellement disponibles sont constituées d’un noyau central auquel le césium 131 sans support est lié par échange d’ions. Ce noyau est enfermé dans une gaine mince en aluminium soudée à froid et une capsule extérieure en téflon thermoscellée formant une source scellée double encapsulée de 0,8 mm de diamètre et de 4,5 mm de longueur totale. Un filament d’or est incorporé dans le noyau central pour rendre la graine plus visible dans les radiographies. Ces graines de césium 131 résistent à l’autoclavage multiple sans fuite, ne provoquent pas d’irritation des tissus, peuvent être implantées à l’aide des mêmes aiguilles de calibre 17 que les graines de radon 222 et d’or 198 et peuvent être produites en série.
Les analyses spectrales des graines issues du traitement initial du baryum irradié ont montré, outre la raie de rayons X de 29,4 kev du césium 131, moins de 0,02% du 6.le césium 132 à 5 jours, tandis que les graines fabriquées à partir d’une « deuxième traite » de la « vache » au baryum 131-césium 131 révélaient moins de 0,0001% de ce ou d’autres radiocontaminants.
La figure 1 illustre les courbes d’absorption comparatives dans l’eau pour nos graines de césium 131 ainsi que pour les graines de radon 222 et d’or 198 disponibles dans le commerce.