La peau d’agrumes est riche en glycosides de flavanones et en polyméthoxyflavones. Compte tenu de leur importance pour l’application industrielle ainsi que pour leurs propriétés pharmacologiques, leur teneur a été analysée dans les fruits mûrs de plusieurs variétés de Citrus paradisi (pamplemousse) et de Citrus sinensis (orange), en vue de sélectionner les plus intéressantes pour l’isolement. Les résultats montrent que le pamplemousse Rubis étoilé et l’orange Sanguinelli se distinguent par leurs teneurs élevées en naringine et en hespéridine, respectivement. La présence des polyméthoxyflavones nobilétine, heptaméthoxyflavone et tangérétine, a pu être constatée dans toutes les variétés de pamplemousse analysées. Des niveaux plus élevés de polyméthoxyflavone ont été enregistrés chez orange, Valencia Late montrant les teneurs les plus élevées en nobilétine, sinensétine et tangérétine et Navelate les niveaux les plus élevés d’heptaméthoxyflavone. Une étude in vitro a révélé que ces composés agissaient comme des agents antifongiques contre Penicillium digitatum, les polyméthoxyflavones étant à cet égard plus actives que les flavanones. La participation possible de ces composés phénoliques au mécanisme de défense des Agrumes contre P. digitatum est discutée.