D’autre part, la majorité des clostridies sont entièrement bénignes et peuvent produire de manière durable toutes sortes de produits chimiques et de carburants utiles. De manière cruciale, la régulation de la production chimique est intimement liée à celle de la sporulation. Les spores d’espèces bénignes peuvent également être utilisées comme système d’administration pour traiter le cancer. En effet, les spores injectées par voie intraveineuse se localisent et germent sélectivement dans les centres hypoxiques des tumeurs solides, une propriété qui peut être utilisée pour administrer des agents antitumoraux. De plus, l’administration par les phages de petites protéines solubles dans l’acide (SASP) dérivées de spores est à la base d’une approche innovante pour tuer les bactéries résistantes aux antibiotiques. Pourtant, malgré l’importance considérable de la spore, on sait peu de choses des processus de développement de la sporulation et de la germination clostridiales. Dériver ces connaissances, et de là les exploiter, tel est l’objectif de CLOSPORE, un Réseau Européen de Formation à la Recherche (2015-2018, bourse numéro 642068) financé dans le cadre du programme H2020.
15 Chercheurs à un stade précoce travailleront dans 7 laboratoires différents pour comprendre le mécanisme de sporulation clostridiale dans plusieurs souches de Clostridium.
Une doctorante (Mme Mamou Diallo) travaillera à la recherche biosourcée Wageningen UR Food & en collaboration avec le Laboratoire de Microbiologie. Son projet s’intitule: « Sporulation and its significance to butanol production in C.acetobutylicum and C. beijerinckii » et se concentre sur Clostridium acetobutylicum et Clostridium beijerinckii. Ces souches sont capables de produire des solvants tels que l’acétone, l’éthanol et le butanol via un
procédé appelé fermentation ABE. Bien que la voie de production du solvant ait été intensément étudiée, le mécanisme de sporulation n’est toujours pas clair. Plusieurs études montrent un lien entre la sporulation et la production de solvants chez Clostridium acetobutylicum et Clostridium beijerinckii mais aucune n’a pu expliquer le mécanisme impliqué. L’objectif du projet est de combler nos lacunes en la matière.