Charles le Téméraire, Chef De Guerre Réformateur Imparfait De Bourgogne, Est Mort Au Combat En Janvier 5, 1477

Charles le Téméraire était un homme qui aurait pu changer le visage de l’Europe. Héritant du duché de Bourgogne valois en 1467, il était l’un des nobles les plus puissants d’Europe, en fait un souverain à part entière. Sous sa direction, qui comprenait une modernisation militaire, la Bourgogne aurait pu devenir un royaume indépendant. Au lieu de cela, il a dépassé, une série de triomphes se terminant par une défaite ignominieuse.

Le Duché de Bourgogne

Fondé en 1363, le Duché de Bourgogne devint rapidement un bloc de pouvoir important entre la France et les territoires allemands du Saint-Empire romain germanique. Pendant une grande partie de cette période, la guerre de Cent Ans entre l’Angleterre et la France affaiblit l’autorité de la monarchie française. Cela a donné aux ducs de Bourgogne un espace pour sortir de l’ombre de la couronne française et devenir une puissance à part entière.

Le duché était comparable à l’Angleterre en taille, mais beaucoup plus fracturé, constitué de deux blocs distincts de territoire accumulé, divisés par le duché de Lorraine. Bien que la politique de l’époque donne aux ducs de grandes opportunités de pouvoir, leur position est géographiquement vulnérable.

Les réformes militaires de Charles le Téméraire

Charles le Téméraire prend effectivement la tête du duché en 1464 et devient officiellement duc en 1467. Capable militairement et ambitieux, il a pris la relève au moment où les armées professionnelles permanentes commençaient à devenir une option en Europe.

Jusqu’à l’époque de Charles, la Bourgogne n’avait qu’une petite armée, comptant sur des mercenaires pour renforcer ses effectifs. Même sous Charles, les mercenaires étaient importants. Ses forces comprenaient 400 archers à cheval anglais en 1476. Il employa des condottieres, les célèbres compagnies de mercenaires de la péninsule italienne, comme Cola de Montforte. Montforte fit venir 400 arbalétriers, 1600 cavaliers et 300 fantassins pour servir Charles de 1473 à 1477.

 Rogier van der Weyden a peint Charles le Téméraire en jeune homme vers 1460, portant l'Ordre de la Toison d'Or.
Rogier van der Weyden a peint Charles le Téméraire en jeune homme vers 1460, portant l’Ordre de la Toison d’Or.

Pour réduire la dépendance des bourguignons à l’égard des mercenaires, Charles entreprit de créer une armée permanente. Comme la plupart des armées médiévales, celle-ci a été construite autour de la garde de la maison royale de son souverain. Charles ajoute des compagnies mixtes de cavalerie, de troupes de missiles et de fantassins. Il employait l’artillerie la plus moderne disponible, à une époque où cette technologie faisait de grands pas en avant.

Ces troupes n’étaient pas seulement rassemblées en temps de guerre mais forées en temps de paix. La cavalerie pratiquait la charge, la retraite et le regroupement. Les piquiers s’entraînaient pour avancer, s’agenouiller et tenir une ligne défensive pendant que les archers tiraient au-dessus de leurs têtes. Les ordonnances militaires fixent la hiérarchie, l’équipement et les uniformes de l’armée. Selon les normes de l’époque, il était remarquable par sa discipline, sa constance et son entraînement.

 Territoires de la maison de Valois-Bourgogne sous le règne de Charles le Téméraire. Crédit photo.
Territoires de la maison de Valois-Bourgogne sous le règne de Charles le Téméraire. Marco Zanoli – CC BY-SA 4.0

Une décennie de triomphe, 1465-75

Une décennie de gloire pour Charles a commencé par ce qui ressemble à bien des égards à un désastre. Participant à une révolte contre le roi Louis XI de France, il est blessé lors d’un combat désordonné à Montlhéry le 14 juillet 1465, au cours duquel il perd le contrôle de ses troupes. Pourtant, ses réalisations sur le champ de bataille à cette occasion lui ont toujours conféré une réputation de bon soldat.

De 1465 à 1468, Charles conquiert Liège et ses territoires, rasant finalement la ville après qu’elle se soit rebellée contre lui. Il a obtenu un traité bénéfique de Louis XI après avoir capturé le roi de France en 1468, mais a ensuite perdu du terrain pour lui en 1471-1472.

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Après avoir envahi la Rhénanie et fait une forte démonstration face à l’empereur Frédéric III, Charles a obtenu le soutien du Saint-Empire romain germanique, le plaçant dans une position plus forte face aux Français.

Le 30 novembre 1475, Charles achève la conquête de la Lorraine par la reddition de sa capitale, Nancy. Son territoire était maintenant aussi proche qu’il ne l’avait jamais été d’un seul bloc uni. Deux ans plus tôt, il avait envisagé de s’arrêter et de former un royaume indépendant. S’il l’avait fait maintenant, la Bourgogne pourrait être un pays européen indépendant à ce jour.

Au lieu de cela, Charles s’est trop étiré.

Affronter les Suisses

 Le vol de Charles après la bataille de Grandson
Le vol de Charles après la bataille de Grandson.

Effrayés par la croissance territoriale de la Bourgogne, un groupe de villes rhénanes dirigé par Strasbourg a noué une alliance avec les Cantons suisses, créant la Ligue de Constance. Craignant que Charles ne tente de s’en emparer ensuite, ils lui déclarent la guerre en 1474.

Ayant vaincu la Lorraine, Charles était en mesure de prendre l’alliance formée contre lui. Se concentrant sur la prise de la ville de Berne, il marcha dans la Fédération suisse en 1476, prenant Grandson et Vaumarcus sur les rives du lac de Neuchâtel. Le 2 mars, ses forces sont prises en embuscade par les Suisses alors qu’ils avancent le long de la rive nord du lac. Après trois heures de combats désordonnés et indécis, l’arrivée de troupes suisses supplémentaires transforme une retraite bourguignonne en fuite paniquée, au cours de laquelle le train de bagages et 400 canons sont perdus.

Se regroupant, Charles envoie des renforts de Flandre avant d’avancer à nouveau vers Berne, empruntant cette fois une route au sud du lac de Neuchâtel. Arrivé à Morat le 11 juin, il assiège la ville.

Charles le Téméraire

 Charles le Téméraire. Crédit photo.
Charles le Téméraire. Yelkrokoyade – CC BY-SA 4.0.

La prochaine étape vers la catastrophe est venue 11 jours plus tard. Alors que l’armée bourguignonne déjeunait dans son camp de siège, une force de secours suisse sortait des bois sur eux. La couverture des arbres signifiait que les Bourguignons étaient pris par surprise. Ils avaient vingt minutes pour se rassembler et se former au combat, et ce n’était pas assez long. En infériorité numérique deux contre un, ils ont été débordés puis rattrapés par une sortie de Morat alors qu’ils tentaient de fuir. Un tiers de l’armée bourguignonne a été perdu, ainsi que des centaines d’autres canons.

Avec les forces de Charles en désordre, le duc de Lorraine assiège sa capitale perdue, Nancy. Charles se regroupa et revint, mais il était trop tard pour empêcher la chute de la ville. Il l’assiège à son tour, mais les Lorrains et les Suisses viennent soulager la ville. Le 5 janvier 1477, les Bourguignons encerclés et en infériorité numérique sont à nouveau mis en déroute. Cette fois, Charles est mort dans les combats.

Charles le Téméraire ?

Charles le Téméraire est parfois appelé Charles le Téméraire. Ses dernières campagnes soutiennent cette évaluation de son caractère. Il affronta les Suisses, la meilleure infanterie d’Europe, sur le terrain de leur choix et sans stratégie solide. L’armée réformée et le territoire uni qu’il avait construit en une décennie ont été perdus en douze mois.

Charles le Téméraire était un réformateur militaire intelligent, mais en tant que stratège, ses échecs l’ont conduit à la ruine et à la mort.

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