Cartimandua, Reine des Brigantes

Cartimandua, Reine des Brigantes

Cartimandua, petite-fille du roi Bellnorix, était reine des Brigantes, une tribu celte guerrière qui occupait la plus grande partie de ce qui allait devenir plus tard le nord de l’Angleterre, et une partie importante des Midlands. Leur nom dérive de la déesse celtique Brigantia ou Brigit. Les Brigantes étaient territorialement la plus grande tribu de Grande-Bretagne, leur royaume, centré sur ce qui est devenu plus tard le Yorkshire. Cartimandua a régné à Brigantia d’environ 43 à environ 69 après JC. Après l’invasion romaine de la Grande-Bretagne en 43 après JC, Cartimandua a conclu un traité avec l’empereur Claude et elle et son mari ont gouverné Brigantia en tant que royaume client de Rome.
Il est possible que Cartimandua ou son père aient fait partie des onze « rois » que l’arc de triomphe de Claude proclame fièrement s’être rendus sans combattre, ou qu’elle soit montée au pouvoir à Brigantia après qu’une révolte d’une faction des Brigantes ait été vaincue par Publius Ostorius Scapula en 48. Tacite l’enregistre comme étant de « naissance illustre » et elle semble avoir régné de son propre chef plutôt que par mariage. Des pièces d’argent frappées sous le règne de Cartimandua ont survécu jusqu’à nos jours.
En l’an 51, le roi d’Angleterre, Caratacus, chef de la tribu Catuvellauni, qui avait mené la résistance celtique aux Romains, chercha refuge auprès des Brigantes pour rallier son soutien à sa cause après sa défaite par Ostorius Scapula au Pays de Galles, mais Cartimandua le livra traîtreusement aux Romains enchaînés, une action qui lui valut d’être maudite par le principal Druide celtique.
Cartimandua fut récompensée pour sa trahison par une grande richesse. Plus tard, elle divorça de son mari Venutius et le remplaça par son porteur d’armure ou char Vellocatus. En 57, bien que Cartimandua ait saisi son frère et d’autres parents et les ait pris en otage, Venutius fait rage contre son ex-épouse puis contre ses protecteurs romains. Il a formé des alliances avec d’autres tribus celtes et pendant le gouvernement d’Aulus Didius Gallus (52-57), il a envahi Brigantia. Tacite, qui voyait Cartimandua sous un jour négatif, rapporte : –
 » Sa maison fut aussitôt ébranlée par cet acte scandaleux « , poursuit Tacite. « Son mari était favorisé par les sentiments de tous les citoyens; l’adultère était soutenu par la passion de la reine pour lui et par son esprit sauvage. Ainsi Venutius, appelant à l’aide de l’extérieur et, en même temps, aidé par une révolte des Brigantes elles-mêmes, mit Cartimandua dans une position extrêmement dangereuse. »

Les Romains ont envoyé des cohortes pour défendre leur reine cliente. Les combats n’ont d’abord pas été concluants jusqu’à ce que Caesius Nasica arrive avec la IX Légion Hispana et vainc Venutius. Cartimandua, qui avait échappé de peu à la capture grâce à l’intervention d’une unité de soldats romains, conserva son trône.
En 69, Ventius profite de l’instabilité politique romaine pendant ce qui est connu comme l’année des quatre empereurs, lorsque l’empereur Néron est mort et qu’une lutte éclate à Rome pour décider qui sera son successeur. Venutius et ses alliés lancent une nouvelle révolte à Brigantia. Cartimandua fait appel aux Romains pour des troupes, qui ne peuvent cependant envoyer que des auxiliaires. Cartimandua est évacué vers le nouveau fort romain de Deva (Chester), laissant Venutius aux commandes d’un royaume en guerre avec Rome. Venutius régna brièvement sur Brigantia en tant que royaume indépendant. Cartimandua disparaît des pages de l’histoire à ce stade. Finalement, les Romains ont vaincu Venutius, après quoi ils ont dirigé directement les Brigantes.

Après des fouilles approfondies du fort de l’âge du fer de Stanwick, l’archéologue Sir Mortimer Wheeler a conclu que la colline, qui se trouve à 8 miles au nord de Richmond dans le Yorkshire, avait été le bastion rebelle de Venutius. Parmi les découvertes les plus célèbres de Wheeler à Stanwick figurent une épée de l’âge du fer, toujours dans son fourreau en bois de frêne bien conservé, et le crâne voisin d’une tête coupée, qui présentait des dommages considérables causés par des blessures infligées par une hache ou une épée. En 1843, un trésor de 140 objets métalliques connus sous le nom de « trésor de Stanwick », comprenant quatre ensembles de harnais pour chevaux pour chars et une tête de cheval en bronze « fixation de seau », a été trouvé à un demi-mile de distance à Melsonby. Ceux-ci sont maintenant détenus par le British Museum.
Une autre série de fouilles archéologiques a été réalisée à Stanwick de 1981 à 1986 par une équipe de l’Université de Durham dirigée par Percival Turnbull et le professeur Colin Haselgrove. L’une de leurs découvertes les plus intrigantes est celle d’une sépulture masculine adulte à l’arrière d’un rempart dans les fortifications où une tête de cheval avait été soigneusement placée sur le corps. Turnbull et Haselgrove ont soutenu que les fortifications d’une longueur énorme de six milles soutenaient qu’elles visaient à souligner la puissance et le prestige de son propriétaire. Ils concluent que Stanwick n’était pas la forteresse de Venutius, mais le domaine de son ex-femme, la reine Cartimandua, et peut-être la capitale d’origine de la tribu des Brigantes.
Fort de l’Âge du fer de Stanwick, Yorkshire

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